Maman va mal

Maman n’a plus le même sourire

Vite, elle a pris un coup de vieux

On n’a pas vu le train venir

Lui reste-il des jours heureux ?

Maman va mal, la fièvre monte

Combien de fois nous l’a-t-on dit ?

Elle a perdu ses mèches blondes

Maman est seule, qui s’en soucie ?                  

Pendant qu’on court, maman se meurt

On a tellement de choses à faire

Chacun dans sa cage d’écureuil

Toujours plus vite, à perdre haleine

Maman s’en va avec sa Science

On s’est moqué de ses conseils 

Est-il trop tard pour la comprendre ?

Si rien ne change, on va la perdre

Maman demande l’aide à vivre

On lui offrait l’aide à mourir

Maman est faite pour nous survivre

Si maman meurt, on va la suivre

Maman, reviens à la maison

Glisser ta main dans nos cheveux

Reviens transmettre la passion

Qui illumine tes yeux bleus

Viens nous instruire comme autrefois

Reviens nous rendre la raison

Viens nous apprendre une énième fois 

Comment sortir de cette ronde 

Toi qui nous as donné la vie 

Toi qui es jeune et millénaire

Toi qui n’attends aucun merci

Toi qui reviens les bras ouverts

… Toi notre mère, toi notre seule, toi notre Terre

POUR LA SUITE DU MONDE

Chaque jour, c’est de pire en pire

Les éléments se déchaînent

Tout craque, s’assèche, brûle, déborde

La planète n‘en peut plus

Ailleurs ou tout près

L’équilibre est rompu

On angoisse, le temps presse

Alors, une idée surgit, impérative… 

Pour changer le cours des choses

J’en appelle à la mobilisation grise…

Affluez, vaillants volontaires

Barbes blanches, mèches grises

Allons faire œuvre utile

Redonnons un sens à nos vies

Réveillons nos idéaux de jeunesse, perdus

Au profit des intérêts mercantiles

Nous, les aîné(e)s, allons épauler les jeunes

Il leur faut du renfort

L’adversaire au galop

Est déjà dans nos rangs 

Il nous pousse vers l’arrière

Le ravin est sans fond

Maintenant, c’est assez parlé

De nos erreurs, tout a déjà été dit

Les problèmes sont identifiés, clairement

Les solutions existent, multiples

Nos savoirs, nos outils sont à leur meilleur

Allez !  Passons à l’action, de toutes les manières

Ici-même, à l’instant, jour après jour

Résolument, concrètement, obstinément

Il nous faut apprendre à vivre autrement

Sur et par cette unique planète

Merveille des merveilles

Pour notre survie, par amour de nos enfants

Pour tout le vivant, qui nous maintient en vie

C’est là notre seule planche de salut

Alors, venez de toutes parts, pour la suite du monde…

3 réflexions sur “Maman va mal

  1. DISAIT MAMAN

    Maman se meurt L’absurde la rejoint On n’y peut rien C’est la nature de son coeur

    En forêt il faudra la reconduire Là d’où elle vient pour se reproduire En forêt, la vie et la mort cohabitent bien Ensemble, ils nous font croire à un divin

    «Sauver le monde»! Qui le peut vraiment? «Sauve-toi toi-même», m’enseigna maman Bien avant que nous soyons, un mystère Valait tous les poèmes de la terre

    Sans l’air, le feu de l’enfer n’est pas Et sans la terre ni l’eau où est le ciel? Certains ont cru aux dieux pour nous mettre au pas D’autres à Dieu pour nous garantir l’essentiel

    La vie est l’ultime présence de ce tout Qui me commande très fort De sauver le monde, mon esprit et mon corps Mais quoi bon sens! Sont-ils tous fous?

    La mort et la vie forment le tout En forêt, c’est écrit comme un poème : là ça vit et là se meurt Le tout, sans corps, sans âme ni fou Il ne sert à rien d’ameuter ou d’avoir peur

    «L’homme arrive novice à chaque âge de la vie» disait Chamfort, rapporte Gilles Archambault dans «La candeur du patriarche», Boréal, 2023, p. 16

    Oui, à tout âge de la vie, les femmes et les hommes sont donc des enfants qui cessent toujours trop vite de s’étonner du mystère de la Terre et du Cosmos. L’harmonie, c’est comme le jazz : il faut toujours chercher le bon rythme.

    C’est dans la Simplicité qu’il faut chercher à sauver notre monde et non le monde.

    Sauve-toi toi-même disait Maman.

    François Champoux

    courriel expédié de mon iPod

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