Éthique, philosophie des valeurs 2

Le sens de la valeur

Si la nature n’était qu’une mécanique sans Esprit, l’être humain ne serait qu’une mécanique; la conscience* ne serait que la mécanique de la reconnaissance de l’existence* factuelle du monde, alors, rien n’aurait de valeur ultime. Le château des valeurs pourrait s’écrouler à tout moment. Le cosmos n’aurait pas de sens, il serait une sorte de Chronos qui dévore ses enfants.

Je ne deviens sujet que le jour où je découvre que chaque être sensible est un sujet. L’empathie constitue la première base des valeurs. Notre intersubjectivité engendre des conséquences objectives qui ne dépendent ni de moi seul ni de la nature seule, mais de notre accord ou désaccord relatifs.

Avant que maman ou papa me constituent sujet et que je découverte qu’ils sont, eux aussi, des sujets, je ne suis le sujet de personne, puisque je n’ai pas découvert l’intériorité de personne, pas même la mienne. Mon intériorité de sujet, je veux dire, ma sensibilité se forme par et dans une relation avec l’intériorité d’un alter ego à l’intérieur d’une intériorité qu’on nomme vaguement « nature », mais qui se révèle Esprit

Je découvre justement la valeur spirituelle de la nature le jour où je ressens une empathie entre moi, la nature, et le tréfonds de l’Esprit. Lorsque le physicien et mathématicien Planck a découvert des équations et des constantes fondamentales de la nature dans son propre esprit, il a ressenti une empathie immense pour l’Esprit de la nature. Ceux que j’appelle « sages » sont de cette famille.

Les valeurs sont des relations à plusieurs niveaux, nous en avons identifié six, on pourrait raffiner cette échelle de dépendance, mais sur le fond, la foi en la vie permet le repos et la quiétude qui fondent tout le château des valeurs.

 

« Je pense à toi, couchée sur la plage », le sujet du verbe penser se découvre dans un complément-sujet du même verbe dans un environnement complémentaire nécessaire à leur existence qui a la solidité de son esprit. Le cercle des dépendances est évident : chacun dépend de l’air, de la température, de l’eau, du ciel et de la terre. Tout cela est magnifique, mais nous finirons par mourir. À qui se fier? À l’Esprit qui se manifeste par et dans la nature qui peut seul nous assurer d’un repos avec un réveil. Entre temps, nous dépendons les uns des autres; si l’un parmi nous est un tueur, quelques-uns dépendent de lui, si la plupart détruisent la nature, nous dépendons tous d’eux.

La violence potentielle ou actuelle, surtout si elle devient économique et politique, peut donc ruiner complètement le château des valeurs

Qui peut renverser la vapeur? Ceux qui surpasseront la peur de mourir parce qu’ils ont une expérience de l’Esprit : les sages comme Jésus, Gandhi et tant d’autres. C’est pourquoi ceux-là sont les fondements de l’ordre social puisqu’ils sont les phares de l’Esprit. Lorsque Jésus fait face à Pilate, il pose à tous une question fondamentale : À qui vaut-il mieux faire confiance ? Qui vaut quoi? C’est précisément la question des valeurs. L’éthique.

Les deux bouts de la dépendance forment les deux extrémités de la confiance : j’ai confiance que tu es bon; j’ai peur que tu sois méchant. La valeur vient du premier, l’angoisse, du second. L’éthique vit entre la vertu* du premier et la déficience du dernier.

Infiniment seul, je ne tiens pas à moi. Je souhaite mourir. Même Narcisse ne s’accorde aucune valeur. Si nul ne le trouve beau ou formidable, il est perdu. Avec un autre, j’acquiers de la valeur selon la valeur que cet autre m’accorde et que je lui accordeMais nous reposons dans une nature qui repose elle-même, et heureusement, dans un Esprit que je peux ressentir comme fiable. Tout cela oscille entre le pouvoir de donner vie et le pouvoir de donner mort. Si la mort est la porte de l’anéantissement, c’est le tueur, le possesseur des armes qui a tout le pouvoir. Si la mort est une transition dans l’Esprit, c’est l’Esprit, le maître du repos.

Si le château des valeurs ne tient que sur la peur de la mort, c’est la peur notre maître, c’est elle la valeur première. Quelle est la valeur de la mort, cette expérience certaine de l’incertitude? La mort vaut la peur que j’y mets.

Aussi le plus grand danger est de confondre celui qui n’a pas peur de la mort parce qu’il croit à la Toute-Puissance parfaite d’un Dieu ou du Néant avec celui qui n’a pas peur de la mort parce qu’il fait l’expérience de l’Esprit.

C’est le point critique entre une société totalitaire et fanatique et une société participative possible.

Sans valeur, le monde n’a aucun sens et sans sens, le monde n’a aucune valeur. Le sens est donné par la valeur et la valeur, par le sens. Si la vie vaut quelque chose, elle a du sens, si elle ne vaut rien, elle n’a pas de sens.

Et tout cela repose finalement sur l’expérience du sage, car, au contraire du fanatique, le sage n’est pas d’abord celui qui n’a pas peur de la mort, il est d’abord celui qui a confiance en la vie et qui a compris que la vie est amour, lien qui donne confiance. 

Éthique 1

Philosophie des valeurs

La métaphysique tente de répondre à des questions comme : Pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien? Pourquoi est-ce si démesuré et pourtant, si mesurable? Pourquoi est-ce si fascinant et déroutant? Pourquoi est-ce si beau et si tragique? Pourquoi avons-nous la possibilité de devenir notre pire ennemi? Pourquoi la nature permet-elle aux hommes d’être contre nature?

L’éthique tente de répondre à des questions comme : Quel est le sens de cette démesure à la fois si ordonnée et foisonnante? Est-ce que ça vaut la peine de vivre? Qu’est-ce que je viens faire là-dedans? Qui est responsable du malheur? Comment pouvons-nous nous en sortir ensemble?

Sens, valeur, responsabilité, société, solidarité. 

Tant que je n’ai pas réalisé ma valeur et celle des autres, je n’ai pas d’éthique, je suis ou ne suis pas le code. Sans valeur, la vie n’a pas de sens, c’est un chemin à demi tracé d’avance entre la naissance et la mort.

Toile de Michel Casavant

Les Valeurs

Nous avons compris qu’il n’y a rien qui soit une pierre à se mettre sous la tête, rien de statique, rien qui soit un objet en soi. Pas de repos sur un socle. Comme un pinson, je tiens par le mouvement de mes ailes. Je suis un acte. Il s’ensuit que si je ne pense pas, ma pensée se dissipe. Mon être propre, ma conscience, naît de l’exercice d’un minimum de lucidité. Si je n’active pas ma conscience, ma vie va se disséminer dans celle des autres; si je ne me souviens pas, mes souvenirs s’embrument; si je ne décide pas, je serai décidé par les autres; si je n’aime rien, rien n’aura de valeur, et morose sera mon existence.

Vivre en propre, se faire quelqu’un est un acte. Le monde existe depuis longtemps, mais moi, je n’existe pas avant de m’accoucher par une sortie du ventre familial et social. M’affranchir.

Choisir de s’affronter en tant que vide intérieur plutôt que d’abdiquer son droit à l’existence, voilà mes premiers pas. M’accorder l’être n’est pas une nécessité, mais un droit. Un droit nécessairement contesté, un droit qu’on ne m’accordera pas facilement, parce que si je me mets à vivre en tant que personne, je serai « L’Étranger » dont parle Camus dans son roman et je pourrais confronter les habitudes du pays. Ma seule présence* dérangera.

Mon premier « moi » est un potentiel, un vide caché sous l’image et les attentes que les autres me projettent. Si je déchire cette surface, je découvre un « virtuel », la vertu* de ma propre existence*. Je peux exister en vertu d’un droit inaliénable qui ne me vient pas des autres et qui sera même probablement plus ou moins nié dès le départ. Mon premier « non » surprendra.

La première des vertus* pour acquérir de la valeur : s’arracher du vide, s’exprimer plutôt que déprimer dans notre boîte d’assignations.

Pas mal fatigant!

Oui et non. Oui, il faut un verbe pour produire un sujet-acte, mais à l’horizon il y a un complément du verbe, un « toi ». Et lui, le complément peut prendre le relais. Je peux me reposer en toi et laisser s’embrumer mes efforts de vigilance.

La valeur vient de cette relation. Je t’accorde ma confiance, je me repose en toi, tu veilles sur moi, et je fais de même pour toi. La base de la valeur, c’est l’amour qui commence sur le sein de la mère. Ton acte de conscience pour mon repos, mon acte de conscience pour ton repos.

La valeur est une relation réciproque qui commence lorsqu’un visage à la fois actif et attentif, décidé et fragile, sensible et solide, prend sur lui le relais de mon repos. Ce visage qui m’inspire confiance acquiert alors une valeur inestimable.

La mère, le père en font crédit à l’enfant qui payera sa dette à son propre enfant. Si j’arrive à me trouver un partenaire de repos, il y aura réciprocité directe.

Quelle est la valeur de cette valeur? Très précisément, une valeur inestimable, car le repos constitue un besoin aussi primaire que l’eau.

La valeur est donc aussi fondée sur des besoins vitaux, physiques, psychiques, intellectuels, spirituels… Il y a sous la relation entre « je » et « tu » une relation avec ma nature humaine dans la nature universelle. Et cette relation est une relation de dépendance, de vie ou de mort.

La confiance en toi, la foi en la vie forme les bases de l’éthique. « Je », le sujet de mes verbes, « tu », le sujet complément de mes verbes tiennent sur un autre sujet complément, un « il » pour le moment impersonnel : la nature vivante, la vie. En définitive c’est en elle, la vie, que nous reposons.

La valeur dépend du degré de confiance entre moi et toi, et cela repose sur notre degré de foi en la vie. Si maman ou papa sont anxieux, il y a quelque chose de fragile. S’ils ne s’appuient sur rien, je suis comme sur un radeau qui peut bien paraître solide, mais l’équipage sent trop bien que le fleuve peut tout engloutir.

La nature constitue le fond reine des valeurs. Cependant qu’est-ce qui dans la nature peut inspirer confiance? C’est là où la spiritualité, la métaphysique, la sagesse jouent un rôle. Est-ce que quelqu’un autour de moi a senti l’Esprit de la nature? Celui-là peut-il me faire crédit de sa confiance en attendant que je découvre par moi-même ce tréfonds ?

Si la nature est la valeur reine, l’Esprit est la valeur ultime. Le sage inspire confiance.

Toutes les valeurs ont cette structure. L’homme qui accorde une valeur à son argent lui donne des équivalences (maison, voiture, voyage…) qui dépendent de la confiance qu’un grand ensemble de sujets font au système bancaire qui, lui, tient debout tant qu’il n’y a pas de catastrophe. L’or n’aurait aucune valeur si personne ne lui accordait une valeur ou si on apprenait, que demain, un grand météore détruira la planète.

Quelle est la valeur de la valeur?  La valeur de la valeur se mesure devant la mort (la peur de ne pas revenir à la conscience après le repos). Quel est l’être qui m’inspire assez confiance pour que je lui confie mon repos avec la conviction de pouvoir me réveiller après un certain temps? Celui-là ou celle-là repose-t-il sur un minimum de foi en la vie ? Et plus profondément, à qui, à quoi pouvons-nous faire cette ultime confiance qu’on appelle foi en la vie ? La nature est dans un Esprit dont le tréfonds logique, mathématique, mais aussi Présence peuvant m’insuffler foi en la vie.

Une maman est pour son bébé le fondement de la valeur. Mais ensuite j’ai découvert que le papa lui permettait de se reposer (parfois pas!) Ensuite, j’ai découvert que la nature fondait le repos de maman (parfois pas! maman est anxieuse)… En définitive, maman, papa, toi et moi nous dépendons tous de la nature qui elle n’est rassurante que si j’en ressens l’Esprit.

Entre nous et la nature, entre notre famille et elle, il y a l’organisation sociale, c’est-à-dire la vie économico-politique. Le maillon le plus fragile, car lui, il est capable de tout : la torture, la haine, le meurtre… 

Les catégories valeurs sont dépendantes les unes sur les autres :

  • Les valeurs économiques reliées au degré de confiance que j’ai en la stabilité des échanges économiques qui, eux-mêmes, dépendent de l’organisation sociale.
  • Les valeurs sociales reliées au degré de confiance que chacun éprouve dans l’organisation politique.
  • Les valeurs personnelles entre le moi prêté à ma naissance et le moi que je fais advenir par mes propres actes.
  • Les valeurs réciproques entre sujets nés à eux-mêmes reliées au degré de confiance qu’ils éprouvent l’un pour l’autre.
  • La valeur reine reliée au degré de confiance que j’accorde en la nature;
  • La valeur ultime se mesure au degré de confiance que j’accorde à la Source créatrice de la nature, l’Esprit.

Les valeurs sont des degrés de confiance vis-à-vis de nos liens indispensables et substantiels (qui font notre substance psychique ressentie).

Épistémologie, philosophie des sciences 3

Métaphysique et science

Évidemment, la métaphysique n’est pas expérimentale à la façon des sciences, ce n’est pas une science, mais elle est expérientielle et spéculative, c’est-à-dire imaginative (expérience mentale). Elle n’arrivera jamais à une définition de l’ouvert, mais à une expérience de l’ouvert sur deux fronts : l’imaginaire* et l’existentiel. Pour le sage les deux sont nécessaires, sinon c’est l’illusion.

On doit toujours se souvenir que celui qui cherche le « Dieu » de son idée ne peut pas le trouver, car son concept de Dieu est défini et l’Être est ineffable. Celui qui cherche la Matière ne peut pas la trouver pour la même raison. Celui qui cherche la vérité en se fiant le plus sincèrement à sa boussole intérieure trouvera quelque chose qui dépasse de beaucoup l’idée de Dieu et l’idée de Matière. Il fera l’expérience de l’Être ouvert, l’Absolu.

Parce que l’ouvert est indéterminable, mais en processus de détermination dans la nature, nous l’expérimentons comme sentiment, jamais comme chose ou comme objet. Le propre du sentiment est de vibrer à quelque chose et à son dépassement. Par exemple, des musiques comme celle de Mozart sont d’une précision d’horloger, mais le sentiment qu’elles nous procurent vient de ce qu’elles nous gardent à la fois intérieurs à cette musique définie (captivé) et extérieurs à elle en nous mettant en contact avec toutes les possibilités de la musique, son tréfonds sans fond (ouvert). 

La conscience est cette faculté de la pensée qui se voit penser en même temps qu’elle pense, elle est extérieure et intérieure. Elle ressent et pense l’interface entre l’intérieur et l’extérieur.

Ici, il convient de remarquer l’utilité morale de la métaphysique. Par exemple, si un avion a des problèmes de moteur, à quel degré de certitude scientifique faut-il arriver pour annoncer aux passagers que tout est foutu et qu’il faut abandonner tout effort de trouver une solution ? Il faudrait obtenir une probabilité de cent pour cent pour arriver à une telle conclusion. À quelle probabilité faut-il arriver pour annoncer qu’il est encore possible de faire quelque chose et qu’il est justifié de continuer à chercher? Un très petit pourcentage suffirait. Tant qu’il y a un grain d’espoir, il vaut mieux chercher une issue.

Développer un système métaphysique, dans lequel la conscience personnelle peut continuer au-delà de la mort, n’a pas besoin du même degré de preuve que conclure que nous allons tous être anéantis. Pour prouver la mort, il faut la définir (par exemple, par l’absence de signaux neurologiques) et ensuite expérimenter que telle personne n’émet pas de tels signaux. On a bouclé un définition sur elle-même, mais qui nous dit que cette définition était définitive et ne contenait aucune ouverture! C’est le propre d’une idéologie de toujours trouver ce qu’elle définit parce qu’elle le définit pour le trouver, elle coud un bouton sur la peau d’un mouton et ensuite elle dit : je le tiens.

La métaphysique commence là où la science s’arrête et inversement. En réalité les deux sont complémentaires, cependant, la métaphysique doit tenir compte de tout ce que la science a fermé (déterminé comme faux) et a ouvert (ses pistes théoriques les plus probantes), alors que la science ne doit pas tenir compte de la métaphysique sauf dans sa dimension logique et mathématique. La métaphysique ne doit pas tenter de détourner la science de sa fonction.

La métaphysique tente de répondre à des besoins vitaux, à des besoins de vie ou de mort, de motivations à vivre. On ne peut donc pas s’en passer sans créer une puissante anomie* sociale entraînant des risques suicidaires individuels et collectifs.

Il n’y a pas de proposition métaphysique qu’on puisse isoler, il n’y a que des « compréhensions » métaphysiques (visions multidimensionnelles), sinon, il n’y a pas de cohérence interne possible, donc pas de logique. On doit toujours juger une synthèse métaphysique dans son ensemble et sans isoler ses propositions les unes des autres. On doit toujours tenir ensemble la spéculation et l’expérience de conscience. C’est ainsi qu’un système métaphysique peut évoluer. 

Pour qu’un système métaphysique soit préférable à un autre, il faut :

  • Une cohérence interne qui en fait un système logique;
  • Une cohérence externe avec les faits les plus prouvés de la science;
  • Une cohérence avec les expériences de la conscience dans son sens le plus large;
  • Sa capacité de répondre aux besoins existentiels les plus criants;
  • Sa capacité à stimuler l’art et à consolider l’éthique;
  • Sa capacité sociale à favoriser la paix, l’esprit critique, la confiance, la fraternité;
  • Et, évidemment qu’il soit un système ouvert et non une idéologie. 

Je vous assure que ce n’est pas facile du tout. Comme la science, la métaphysique est un processus forcément collectif et historique, culturel et social, mais surtout intime et Sage*. 

Pour ma part, seules les philosophies de la participation me sont apparues porteuses d’une métaphysique capable d’évoluer. En effet :

  • Elles échappent au dualisme sans tomber dans un monisme statique ou défini (donc fermé).
  • Elles forment des liens de réciprocité entre la totalité et les composantes de la totalité.
  • Elles sont plus cohérentes avec la science actuelle qu’avec la science classique.
  • Elles luttent contre les idéologies et les prétentions à des savoirs complets et fermés.
  • Elles sont compatibles avec les sagesses tout en luttant contre les dogmatismes religieux si socialement désastreux.
  • Elles favorisent la prudence tout en encourageant l’adaptation et l’évolution.
  • Elles donnent à espérer tout en luttant contre les illusions.
  • Elles refusent le totalitarisme du tout qui contrôle les parties (le totalitarisme) et le totalitarisme des parties qui contrôle le tout (l’atomisme classique).
  • Elles joignent la personne et la collectivité sans ruiner l’une pour l’autre.
  • Elles permettent une compréhension évolutive.
  • Elles unifient toutes les dimensions de la pensée.

Mais on ne peut les comprendre sans abandonner mille préjugés, ce qui demande un effort, comme s’il fallait migrer d’un pays sûr de lui-même et de ses habitudes pour s’approcher de la planète du Petit Prince.