L’arc-en-ciel des visions

Une éco-communauté n’est pas un groupe qui vise uniquement le développement personnel de ses membres, auquel cas, elle ne serait pas une éco-communauté, mais un « groupe de vie ». L’écologie procède d’une logique différente, le groupe : 

  • est conscient d’appartenir à un écosystème global (biologique, social, culturel, politique, économique…) en sérieuse difficulté
  • il vise l’équilibre de tout l’écosystème, sa durée, son adaptation, son évolution vers plus de diversité, plus de complexité et plus de sens afin que tous les vivants qui y participent trouvent leur place et se développent au mieux;
  • il pratique une logique systémique ouverte sur des systèmes plus grands, plus englobants, avec lesquels il a des rapports vitaux (systèmes de contraintes, d’opportunités, de sens). 

Une éco-communauté naît donc avec le sentiment d’une mission interne et externe d’amélioration des conditions de développement pour chacun et pour l’ensemble de la communauté environnante. Cette mission générale, elle la précisera, elle la spécifiera, elle la particularisera selon son intention et cela se reflétera dans sa constitution et dans sa mission.

Peinture de Pierre Lussier

Malgré cela, chacun de ses membres aura une vision particulière de cette constitution et de cette mission, l’un rêvera d’une communauté de partage où le développement psychospirituel constitue le moteur, l’autre mettra l’accent sur le militantisme, un autre, sur l’autosuffisance alimentaire, un autre, sur la protection de zones écologiques… À cela s’ajoutera la complexité des idéologies (système d’idées qui se nourrit lui-même parce qu’il n’est ni relié aux faits par la science, ni relié à une discussion critique par l’ouverture, ni relié à une expérience intérieure authentique par la spiritualité).

Devant cela, on peut éprouver la tentation de rechercher un dénominateur commun. Sur cette route, on risque d’arriver au plus petit dénominateur commun, ce qui pourrait se traduire en une sorte d’homogénéisation des perspectives. Je ne crois pas que ce soit une stratégie particulièrement écologique. Le propre de l’écologie est la diversité, mais une diversité en interactions ouvertes, en dialogues pratiques reliés à des enjeux concrets de survie, d’adaptation, d’évolution et de recherche de sens.

Le « plus grand multiple créatif » est une route plus difficile, il s’agit de s’engager dans une mission commune en profitant de la fécondité d’une diversité de visions en dialogue ouvert les unes avec les autres et aussi en résonnance avec l’ensemble de la communauté des vivants qui forment l’éco-communauté. L’accent n’est plus mis seulement sur la valeur des visions, mais sur la valeur des relations. Non pas que les visions sont peu importantes, au contraire, elles sont si importantes qu’elles méritent de vivre et de se développer dans une écologie de relations acceptantes, valorisantes, respectueuses et capables de complémentarité.

Une équipe intelligente

Dans la théorie des intelligences multiples, on remarque une différence entre l’habileté interpersonnelle et l’habileté intrapersonnelle.

Les « interpersonnels » se sentent bien dans une équipe, aiment interagir en groupe, développent leur créativité en présence des autres, découvrent même leur intériorité dans leurs contacts sociaux, entrent en méditation plus facilement en groupes, parlent facilement d’eux-mêmes dans un groupe.

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Les « intrapersonnels » se connaissent en s’étudiant eux-mêmes, ont besoin de solitude pour se concentrer, développent leur créativité en plongeant en eux-mêmes, aiment la communication intime de la lecture, sont capables d’intimité à deux, ne participeraient pas facilement à des rituels de groupe, méditent dans leur chambre lorsqu’ils sont certains que personne ne les observe.

Les premiers veulent que tout soit fait en équipe, des décisions jusqu’à l’exécution. Si une communauté ne fait pas attention, elle risque d’exclure les « intrapersonnels » ou de les placer dans une position dans laquelle ils n’apportent pas le meilleur d’eux-mêmes. C’est dans leur relation à soi et dans des relations à deux que les intrapersonnels révolutionnent la vie d’équipe.

L’intelligence logique et mathématique, l’intelligence linguistique, l’intelligence kinesthésique, l’intelligence naturaliste, l’intelligence visuelle et spatiale, l’intelligence auditive, l’intelligence musicale, l’intelligence philosophique, il y a une multitude d’intelligences et chacune doit se sentir compétente et utile. Les groupes intelligents sont capables de donner à chaque intelligence les conditions de leur meilleure expression. C’est donc un erreur de croire qu’un groupe arrive au maximum de son intelligence lorsque tout se passe en groupe.

Si on veut développer l’intelligence de groupe, on doit tenir compte des types d’intelligence et permettre à chacun d’enrichir le groupe en l’aidant à trouver ses propres conditions de créativité. L’un pourrait jouer de la musique pendant que quelques-uns discutent et que d’autres travaillent dans leur chambre. 

La fraternité

Le Tout qui nous enveloppe est aussi la source de tout l’univers. Du point de vue scientifique, c’est le Big-Bang devenu notre univers toujours en évolution. Pour le philosophe ce n’est ni une chose, ni un objet, ni une mécanique, ni un programme, c’est l’Acte total auquel nous participons, la Source primordiale logique, mathématique, organisatrice de différence, de complexité, de conscience et de sens. Cet Acte total nous est présent dans son entier indivisible, mais il s’est aussi réparti en petites totalités particulières. Chaque « moi » est un peu comme une cellule de notre corps : chaque cellule contient tous les gènes, chaque cellule peut devenir tout un corps, pourtant chaque cellule est une partie du corps.

Peinture de Pierre Lussier

La fraternité n’est pas seulement le fait que nous sommes tous « enfants du Tout », elle est aussi le fait que nous sommes chacun le Tout en potentialité, donc, nous sommes, chacun, « géniteur » d’une totalité en marche : la noosphère, la sphère des consciences. La personne qui est à côté de moi n’est pas seulement une partie du réel, elle est aussi tout le réel en voie de réalisation. La personne à côté de moi possède en elle la possibilité de comprendre les mathématiques qui sont à l’œuvre dans la totalité du réel, elle est capable d’exprimer à sa manière la musique des sphères, d’engendrer une culture entière, d’imaginer une philosophie qui s’échappe de l’absurde, de guérir une civilisation malade de surcroissance…

Nous sommes chacun le bien commun tout entier, la société de demain, l’avenir du monde, le reflet de la vérité… 

C’est ce qui permet la communion. Sans cette communion, comment pourrions-nous communiquer ensemble et nous comprendre? Nous n’aurions aucune expérience commune. Nous serions des étrangers enfermés chacun dans un silo de subjectivité. Mais non, nous sommes tous potentiellement Tout, donc nous possédons, à l’état de « désir d’être », toutes les mathématiques, la philosophie, la musique, la science, le langage, l’esprit du réel, l’élan de réalisation exprimé dans l’évolution, c’est pourquoi nous pouvons communier à une même source et par cela, communiquer entre nous et nous comprendre malgré tout. Je comprends la musique de Bach parce que, lui comme moi, nous communions à la musique totale.

Chaque personne apporte son éclairage particulier, devient le visage spécifique de ce que nous sommes tous ensemble. La puissance créatrice et transformatrice d’un groupe ne vient pas de son nombre, mais de la puissance de sa fraternité, si petite soit-elle.

Voici une histoire de fraternité…

Une chenille achève sa saison. Certaines cellules en elle se mettent à se multiplier en apparence de façon anarchique. Elles portent toujours le même code génétique, mais elles ont modulé différemment l’expression des gènes par des changements qu’on appelle « épigénétiques » (des changements touchant la structure de la chromatine qui ressemble à une énorme montagne de protéines agissant comme des interrupteurs, fermant et ouvrant les possibilités génétiques). Ces cellules qui s’activent différemment sont appelées cellules « imaginatives » parce qu’elles vibrent à une fréquence différente. Elle se développent par petits paquets un peu partout dans la chenille. Au début, le système immunitaire de la chenille les identifie comme des corps étrangers et lutte contre elles. Elles en prennent pour leur rhume, mais résistent.

Peu à peu, le système immunitaire ne sait plus où donner de la tête. Les petits paquets de cellules se soudent ensemble, c’est la métamorphose : la chenille devient papillon. 

Ce n’était pas un cancer, c’était la naissance d’un nouveau voyageur de l’espace, un papillon.

C’est le principe de l’éco-communauté : une fraternité au cœur de la métamorphose collective qui donnera naissance à l’éco-humanité.

Planification participative

La gouvernance participative ne va pas de planification en planification vers des buts supposément prévisibles. Si on a bien compris les philosophies de la participation, le futur ne se construit pas, il se cultive. S’il y a planification, elle est développementale, elle vise à cultiver, à placer dans des conditions de développement tout un écosystème (les autres et moi-même compris).

Dans une telle gouvernance, on peut dire que la participation est la démarche par laquelle les « moi » portent témoignage d’eux-mêmes, trouvent une place dans le monde où ils réussissent à exprimer des valeurs, et cette démarche permet aux « moi » de se former et de se créer eux-mêmes en prenant de la valeur parce qu’ils donnent aux autres de la valeur. Rappelons que le mot « moi », ici, signifie ce qui ne vient pas des autres, mais surgit de ma source intérieure la plus intime.

Concrètement qu’est-ce que cela veut dire?

Si un parent planifie le futur de son enfant en se formant une image du futur pour ensuite tenter de sculpter le parcours de son enfant jusqu’à la pleine réalisation de ce futur, il court à sa perte et à la perte de son enfant. Cela est vrai même pour soi-même. Lorsqu’une personne s’imagine son propre futur et ensuite planifie sa formation, ses activités, sa vie pour atteindre ce futur, elle court au-devant de grandes déceptions, et de déceptions plus grandes encore si elle réussit, car alors, elle ne sera que ce qu’elle a prévu. C’est comme tenter d’écrire un roman en suivant un plan, au bout du compte ce n’est plus un roman, mais un déroulement. Heureusement, presque toujours, les faits briseront la coquille et la vie est un roman.

La valeur est ressentie par la conscience, elle vit dans le sujet, c’est son milieu vital. Hors du sujet, la valeur n’est plus qu’un squelette. La valeur n’est jamais un objet, pas même un objet de pensée. Lorsqu’on fait de la valeur un objet, on la trahit, elle n’est plus qu’une forme, une sorte de vêtement prêt-à-porter, un cadavre de valeur. Elle est aussi dangereuse que le fascisme, elle est l’instrument du fascisme. On donne à la valeur des noms, mais la valeur est toujours un verbe : on ne dit pas voici « la justice », non, on se cogne sur l’injustice, on se scandalise, on se fâche, on change les choses; on ne dit pas voici « la vérité », non, on dénonce le mensonge, on fustige l’hypocrisie, on y met toute sa sincérité.

Qui a déjà jardiné connaît le défi de la planification participative. Faire un jardin est très complexe : il faut penser nourrir le sol, faire la rotation des plates-bandes, le compagnonnage des plantes, le taux de fertilité des semences, et tant d’autres choses. Le jardinier est bien obligé de planifier, mais cela ne se passera pas comme prévu et cet imprévu, il le prévoit. Il arrive forcément que plusieurs facteurs changent la donne. Tout ne se joue pas à l’heure de la planification. Au contraire, il faut composer à mesure que le jardin se développe dans la réalité du sol et de la météo, sans compter sur les humeurs du jardinier lui-même, sa fatigue, ses réserves d’énergie, ses états d’âme. Quoi qu’il arrive, il faudra donner aux plantes et à soi-même les meilleures conditions possible de développement. Car si je perds la santé, qui s’occupera du jardin? Si le jardin ne donne rien, comment pourrai-je garder la santé?

C’est ce que j’appelle, ici, la planification développementale. Quel que soit le but, quelle que soit la vision, quelle que soit la planification nécessaire, la finalité restera le développement de tous les êtres impliqués.

Une planification devient agile, adaptative, c’est-à-dire capable de s’ajuster entre des sentiments de valeurs qui sont toujours à définir dans l’action et une réalité qui est toujours une aventure active, jamais une programmation. 

On ne peut pas comparer la vie humaine à un sentier de forêt, ni à une course au trésor, mais à un groupe de pêcheurs en pleine mer. L’équipage veut d’abord vivre, manger, boire, éviter les tempêtes, pour cela elle peut bien se diriger vers des lieux qu’elle espère plus paisibles, mais elle doit vivre en mer, rendre la mer plus poissonneuse, trouver le moyen de dessaler son eau et surtout apprendre à vivre ensemble. 

Bref, il importe d’abord de rendre le voyage viable et si possible agréable, car le voyage est l’essentiel, l’au-delà du voyage, le paradis souhaité, tant mieux si on peut le trouver, mais il ne faut pas périr pour l’atteindre. 

La valeur primordiale est le goût de vivre. Les valeurs secondes touchent à l’amélioration des conditions de vie et cela comprend l’art de vivre ensemble. L’essentiel de la vie spirituelle est là. Projeter les valeurs spirituelles dans une image dessinée sur une carte, une île dessinée tranquille, c’est déjà diviser la Totalité entre l’idée et la réalité, c’est donc déjà une forme de meurtre de la spiritualité, une « religion » dans le mauvais sens du terme. Et pourtant, combien d’entreprises périssent en mer par un acharnement à rejoindre une île au trésor?

La vie de l’esprit, la spiritualité, c’est la conscience de son égalité et de sa distinction dans la Totalité du réel. Il ne s’agit pas de croire ou de ne pas croire en Dieu, mais de faire ou de ne pas faire l’expérience humaine d’appartenir à une Totalité bien réelle qui nous veut actives dans sa création.

La raison d’être de la participation

Mais pourquoi notre cosmos a-t-il opté (semble-t-il) pour la participation alors qu’elle constitue un risque énorme de dérapage? En effet, par la participation, l’histoire devient une aventure relationnelle entre le Tout et les parties, et cela peut tourner au cauchemar. De prime abord, on aurait préféré un monde où le Tout décide totalement des parties, un monde parfaitement programmé, on saurait à quoi s’en tenir. Ce risque de la relation est raconté dans la Genèse biblique, mais aussi dans de multiples mythes occidentaux, orientaux et autochtones. Nous sommes plongés dans une aventure où nous pouvons être notre propre ennemi autant que l’ennemi de tout l’écosystème.

La raison d’un tel risque : il permet une création à l’intérieur même de la création.

Beaucoup de choses ne peuvent pas être créées directement par le Tout. Par exemple, si un être était créé directement courageux, il ne serait pas courageux, car il n’aurait pas dépassé la peur. Seul un être peureux peut développer le courage. Le Tout donne des conditions de participation qui rendent possible, pour les êtres particuliers, de développer des qualités d’être, de valeurs qui surprennent et enrichissent le Tout créateur. Bref, les êtres particuliers peuvent se créer eux-mêmes en créant de valeurs. 

Le propre des valeurs, c’est qu’elles ne peuvent pas provenir d’une simple programmation du Tout, mais doivent être réalisées à partir du manque, des failles même de la programmation et des capacités relationnelles des êtres particuliers. Ces valeurs rendre estimable la vie qui autrement serait une simple fatalité.

La participation donne de la valeur aux êtres particuliers. Et quelle valeur! Une immense dignité, celle de se produire soi-même en produisant des valeurs à même les failles de la création.

La valeur donne un prix à l’existence, c’est-à-dire qu’elle nous rend la vie chère. Si, pour moi, la vie n’avait aucune valeur, je ne lutterais pas longtemps pour vivre. Lorsque j’aime la vie, je suis prêt à beaucoup d’efforts pour garder la santé. La valeur est pour l’être humain une condition d’existenceaussi grande que la nourriture (on peut arrêter de manger par désespoir).

Allons plus loin, dès que je m’accorde une valeur suffisante pour aimer la vie, je me mets à cultiver des valeurs. Il y a donc deux niveaux aux valeurs : la valeur accordée aux personnes, à commencer par ma personne et les valeurs auxquelles ces personnes aspirent et quelles produisent. C’est ici qu’il y a une véritable hiérarchie des valeurs : la valeur d’une personne est incommensurable, les valeurs voulues par les personnes sont discutables. Lorsqu’on tue au nom des valeurs voulues, on brise cette hiérarchie, la seule qui soit véritablement impérative : toute personne vaut plus que les valeurs qu’elle pratiques.

Mais comment accédons-nous aux valeurs?

Les valeurs sont des actes de conscience. Je perçois la réalité par mes sens, la réalité m’est sensible. Je perçois les valeurs par mes sentiments, les valeurs sont ressenties; elles sont ressenties comme le sentiment d’un besoin, besoin de justice, de beauté, de vérité… 

Qu’est-ce qu’un tel sentiment qui se présente comme un besoin, c’est-à-dire comme un impératif (il me faut cette valeur)?

Tel un besoin, le sentiment d’une valeur n’arrive que si je ressens son manque. De même que la soif est perçue par le manque d’eau, la justice est ressentie à travers les injustices. La joie n’arrive que lorsqu’on est sortie du malheur, ou au moment d’une victoire sur le chemin d’une aspiration. On le sait hélas trop! la paix n’est appréciée qu’après l’avoir gagnée ou perdue, on réalise la valeur d’une personne qu’après son départ, on ressent le besoin de beauté lorsqu’on est plongé dans une culture en ruine ou devant une beauté surfaite. Souvent on découvre nos valeurs les plus chères dans une situation d’extrême urgence : si l’air ou l’eau venaient à nous manquer, on découvrirait que ce sont nos biens les plus précieux.

Bref, la valeur se montre dans les failles entre le Tout qui nous constitue réel et la conscience qui veut le monde meilleur. Ce scandaleux fossé nous permet de ressentir les valeurs et de les vouloir. Il y a, semble-t-il, entre l’Acte du Tout et l’acte de chaque « moi » un jeu, une souplesse suffisante pour l’initiative. L’acte du moi emprunte à l’Acte du Tout non pas seulement son énergie, mais aussi le pouvoir même de s’affirmer autrement, il prend cette énergie et cette liberté pour se développer lui-même (j’ai de la valeur) en misant sur des valeurs manquantes ou insuffisantes (je veux une meilleure vie). Sans cela, chaque moi serait parfaitement déterminé, programmé par le Tout et donc sans valeur.

Nous sommes contenus dans le Tout en tant que réalité et nous contenons le tout dans notre conscience (en tant que présence sentie et représentation pensée). Ce double lien passe par le corps pour nous maintenir dans le Tout et par la conscience pour nous rendre actifs en lui. Ma conscience découvre par expérience que le Tout me veut ouvrier du changement pour le meilleur (je peux donc aussi le rendre pire).

Cela veut dire que : 

  • la liberté de penser doit rester en contact avec une expérience sans laquelle elle serait dépourvue de réalité; 
  • la liberté de vouloir doit rester en contact avec les désirs, les aspirations, les besoins, les sentiments sans lesquels elle serait dépourvue d’élan;
  • la liberté d’aimer doit rester en contact avec les attractions sans lesquelles elle serait dépourvue d’ardeur. 

Bref, chacune de nos actions, au moment où elle s’accomplit, utilise une puissance qui est en nous, qui appartient à l’ordre de la nature, mais qui nous donne la responsabilité d’ajouter des valeurs. 

C’est en créant ce que la nature ne peut pas créer, en agissant pour des valeurs qui manquent que nous devenons nous-mêmes, que nous exerçons notre métier : acteur du changement et acteur de notre propre être.